1er janvier 2009
Grâce matinée jusqu'à 8h00, quel luxe !
Nous ne réalisons pas que l'année 2009 est arrivée, nous sommes toujours dans la continuité du rallye.
Dans l'enchaînement des évènements hier soir, nous n'avons pas eu le réflexe de remplir notre jerrican d'essence car l'autonomie doit être totale pendant les deux jour à venir de cette étape marathon dans les dunes de Bani-Moussi.
Avant de nous placer sur la ligne de départ, nous nous faisons expliquer le plus court chemin pour rejoindre la station service de Foum-Zguid : « tu vois le pic de montage là-bas, direction Nord, tu le suit sur 2,7km et tu prends à gauche, pas la première mais la deuxième piste car il y moins de cailloux.
Après tu roule toujours vers le creux des deux montagnes que tu as en face, Foum-Zguid est dans ce creux, tu trouvera la route » J'adore la description, on est à l'opposé de nos repères de citadins – dépaysement total –
Nous roulons à trois véhicules, tous avec le même besoin.
Piste musclée, beaucoup de tôle ondulée.
A peine posées les roues sur le bitume, Amandine notre compère Vrallyste me fait signe de stopper : j'ai une importante fuite d'essence !
L'écoulement du réservoir est sévère et mal placé à la jonction du manchon de remplissage.
Il ne faut plus perdre de temps tant qu'il y a assez d'essence : on roule jusqu'à la station, les autres équipages tiendront informé les organisateurs.
Le pompiste nous indique d'aller voir le réparateur de pneus, soudeur à l'occasion.
Je le trouve, lui présente le problème puis commence le démontage sans plus tarder à même la route au long du trottoir.
Tout le monde trouve ça presque normal « à la Marocaine », nous faisons malgré tout bien attention à notre chargement.
Nous trouvons que ce cumul de déboires commence à faire beaucoup.
La réparation commencera tard, le temps que le soudeur se prépare et bien évidemment à la Marocaine soude avec un fer à étain chauffé à la flamme ! je rêve…
Cette soudure ne tiendra évidemment pas comme je l'avais annoncé au « soudeur », il rebondit aussitôt en appliquant sur les pâtés d'étain une résine inconnue du genre soudure à froid.
Je remonte le tout qui semble hermétique, la matinée est déjà bien avancée.
Le plein refait met en évidence un goutte-à-goutte préoccupant.
A la sortie de la ville pour rallier le bivouac je tente de replacer la goulotte de remplissage d'essence. Le suintement se transforme en écoulement.
Nous prenons alors la décision à contrecÅ“ur mais raisonnable de ne pas tenter le départ et revenons en centre ville déposer la voiture devant chez le garagiste local puis rejoindre l'auberge iriki car Véronique avait entendu dire qu'elle serait le « point de chute » pour la nuit de l'infortuné équipage 221 (Camille et Oriane, les « cigognes », compères Vrallystes) dont la voiture est en panne.
J'installe sous le réservoir une grosse casserole pour récolter l'essence et nous laissons notre 4L devant ce garage fermé à cette heure.
Vous rajouterez bien deux couverts ! : c'est tajine ce midi pour Camille, Oriane, Jade, Yannick, Maximilien, nous deux, mais aussi les deux mécanos total et deux autres organisateurs qui sont groupés dans cette auberge tantôt en rade ou bien en attente de la poursuite d'installation du bivouac de ce soir.
Même en marge de l'aventure il y a toujours des Aventuriers…
Une fois restaurés, direction le garage.
Pendant que je démonte une nouvelle fois le réservoir, le garagiste remonte le démarreur que je lui fournis pour la 4L des cigognes.
Nous prenons tout de même quelques vues des paysages alentours.
J'attendrais tout l'après-midi que le garagiste qui devais m'emmener chez un autre soudeur me plante en soirée en me disant « on ira demain ».
Il avait comme objectif de finir la voiture de l'équipage 221 pour se faire payer.
Malheureusement le démarreur que j'avais confié confirmait sa défaillance en refusant de fonctionner (c'était celui qui m'avait posé problème à la fameuse aire d'autoroute) de surcroît la dynamo de ce moteur ne chargeait pas la batterie et ce « mécano » ne s'en était même pas rendu compte.
Bref, journée finie, deux véhicules toujours en rade ; l'histoire devient fumante.
J'apprends la mauvaise nouvelle aux filles qui reviennent tout de même d'une agréable pause après un Hammam près de l'auberge.
Je prends les choses en main et décide pour le lendemain de ne compter que sur moi.
J'achète un métrage du tuyau et improvise une alimentation d'essence en direct depuis un réservoir auxiliaire (en fait un jerrican plastique acheté dans la matinée) pour rendre roulante la « marsu » et rapatrier dans le parking fermé de l'auberge les voitures que nous ne voulons pas laisser en pleine rue pour la nuit.
Séance tractage à la corde avec le jerrican entre les jambes de ma copilote afin de ramener « pipangaï », la surnommée 4L des cigognes et la Ford Fiesta de location toujours en l'état avec son carter en miettes.
J'irai demain avec Véronique jusqu'à Ouarzazate chercher nos pièces détachées indispensables sur les conseils d'un autre équipage Vrallyste qui vit son aventure en marge du Students Challenge. (il n'y a évidemment pas de casse automobile dans le secteur).
Deuxième repas dans la salle commune de cette auberge au confort loin de nos standards malgré le bon rapport prix / prestation à 150 Dirhams par personne souper et petit déjeuner compris…
Une fois le repas terminé nous descendons démonter la dynamo et le démarreur car il sera essentiel de comparer les pièces avant d'acheter, de surcroît, ce sera du temps gagné (plutôt pas perdu) au moment du remontage.
Nous prévoyons de partir à 6h30 demain matin.
Il doit être minuit, je ne regarde même plus l'heure.