Nous décidons de prendre notre temps et nous nous levons donc vers 9h.
L'étape du jour doit nous mener à Ammarnas pour un camping sauvage. Nous profitons du camping pour prendre un petit déjeuner au chaud.
Lors de notre préparation du petit déjeuner, nous allumons le réchaud installé dans la cuisine commune lorsqu'un campeur nous demande d'arrêter. Anaïs lui demande pourquoi et il nous répond qu'il s'agit de son réchaud personnel. Nous nous rabattons donc sur notre bon vieux réchaud à alcool. Ce que ce charmant pécheur norvégien ignore, c'est que son réchaud a servi à préparer à manger pour tous les équipages la veille et qu'une bouteille de gaz a entièrement été vidée. Nous nous garderons bien de lui communiquer tout cela.


Après le réglage carbu, nous prenons donc la route pour Ammarnas vers 11h.
Le temps s'est levé et le soleil pointe le bout de son nez. Nous découvrons des paysages de montagne magnifiques. Les sommets sont enneigés, de nombreux ruisseaux et torrents façonnent les à-pics.

Nous roulons tranquillement et décidons de nous arrêter en Suède, au bord d'un lac pour manger. Nous trouvons un petit endroit sympa et un peu abrité du vent et nous préparons des tortellinis avec des petits oignons et des champignons.
Nous repartons vers 16h après une pause de plus d'une heure. Il fait un temps magnifique, pas un nuage à l'horizon, nous en profitons pour ouvrir le toit. Les paysages et les routes sont de nouveau agréables avec de longues routes longeant des lacs, sans montagne et cols sinueux.

Je me fait plaisir sur la route et Anaïs prend quelques photos.


Quelques minutes à peine après notre pause, une odeur de caoutchouc envahit l'habitacle, nous nous arrêtons et ouvrons le capot. Une fumée s'échappe de l'avant du moteur au niveau de la pompe à eau. Je mets seulement quelques secondes à identifier la panne : le galet tendeur de courroie de pompe à eau ne fait plus son travail. Le roulement est complètement hors service et la poulie ne tourne plus. La courroie a donc chauffé ce qui a dégagé cette forte odeur et généré la fumée.
Nous prévenons l'organisation de notre panne et de notre potentiel retard.

J'avais fort heureusement emmené un galet de secours. Nous effectuons la réparation en une petite heure (faut prendre son temps hein!). Nous reprenons la route sans encombre. Les quelques passages sur les pistes se passent très bien.
Anaïs prend le volant pour les 100 derniers kilomètres. Je feuillète le road-book lorsque tout à coup, un élan traverse la route à seulement 10 mètres devant la voiture. Anaïs pile et s'arrête au milieu de la route. Juste le temps de sortir l'appareil photo et de prendre un cliché de l'arrière train de l'animal dans la forêt!

Cette petite frayeur passée, nous nous remettons en route, appareil photo prêt à dégainer en espérant croiser de nouveau un élan. Bien évidemment, il n'y en aura pas d'autres sur la route (nous en aurons vu 4 au total durant le raid, ce qui est plus qu'exceptionnel!)
Nous arrivons au bivouac sauvage d'Ammarnas vers 19h. Nous trouvons un endroit approprié et installons notre tente. Le soleil descend rapidement, et avec lui la température. Nous mangeons un velouté de potimarrons près du feu.
Ce feu qui nous réchauffe a été préparé par Mathieu, le mécano, homme à tout faire du raid.
L'humidité est tombée et la température descend à vue d'Å“il. Nous nous couchons finalement frigorifié vers 22h30. Anaïs ne trouve pas le sommeil avant 3h et le lever du soleil.
Nous apprendrons le lendemain matin que la température est descendue à -2°C et que le dessus des tentes a gelé.
++Lo