
voici la suite :
31 décembre 2008
0h00, col de Tichka, il neige toujours.
Nous roulons bien, ce nouveau moteur fonctionne bien à part un léger claquement de culbuteur et du coup je ne redoute pas une surchauffe pendant ce trajet de nuit.
Passé le col de Tichka, le secteur de Tazenakht dévoile de longs secteurs vallonnés avec des cuvettes très roulantes.
La route est agréable, c'est une consolation de rouler en décalé.
Nous comptons les kilomètres et prévoyons d'arriver un peu après 5h00 sur le bivouac, nous devrions avoir un peu de temps pour dormir…
Nous scrutons les panneaux indicateur des villes précédant Foum-Zguid : pas ici, ni celui-ci, le prochain hameau sûrement et enfin Foum-Zguid !
Reste à trouver l'entrée de la piste récente qui nous avait été signalée en modification du road-book au briefing d'hier matin ( pour nous en fait c'est ce matin).
Un aller retour sera nécessaire pour caler notre zéro compteur et partir du bon côté.
L'entrée de la piste trouvée, nous parcourons les ¾ du trajet prévu en suivant scrupuleusement les indications de cap pour quelques centaines de mètres après la dernière bifurcation finir « tankés » dans un bac à sable : ouais ! on à réussi ! (notre premier ensablage)
Il est à peine 5h30, c'est sûr, nos espoirs de sommeil s'envolent d'un coup et nous sortons plaques et pelles en pleine nuit, tout juste à vue de ce que nous pensons être les éclairages du bivouac



la voiture de Nicolas et Cyndie étant dégagée après plus d'une heure d'efforts, décision est prise qu'ils rallient le bivouac et se fassent accompagner par un 4x4 qui viendra sortir la « marsu » car nous avons assez perdu de temps.
Le jour se lève et nous avons une pêche d'enfer !
Nous arrivons peu après au bivouac devant des organisateurs médusés de nous voir déjà revenus à la course.
Le temps de solliciter un peu d'essence car la station était fermée à l'heure à laquelle nous sommes passés, puis remonter la plaque de protection moteur juste après avoir assisté au briefing matinal et quelques minutes encore plus tard avoir sollicité les mécanos Total pour un réglage de carburation et d'avance allumage pour ce nouveau moteur et nous voici contents de nous présenter sur la ligne de départ.
Ça y est nous y sommes, voici la première épreuve rallye tant souhaitée.
La première partie de cette piste historique du Dakar nous fait rentrer de plain pied dans l'aventure ou plutôt dans les bac à sable puis ensuite sur des chemins caillouteux bien plus cassants.
L'entraide s'y organise ce qui facilite les franchissement en évitant les ensablements par « poussée continue »




notre équipage aime tellement la piste du Dakar que je finis après un loupé de changement d'itinéraire par poser la voiture dans le sable à environ 3 km de la piste à suivre, totalement hors de vue et dans une zone sans réseau Gsm.
Notre fatigue commence à se faire sentir et véronique prends l'initiative de rejoindre à pied le tracé que nous localisations désormais pour solliciter de l'aide au premier véhicule qui passerait .
Les organisateurs finiront par me rejoindre juste après que par un coup de chance inouï, ma 4L vienne d'être sortie de ce passage par un 4x4 de touristes qui cherchaient un tracé assez roulant pour pratiquer leur passion du tout-terrain et qui passaient par là.
Je me rends compte que ce genre de tourisme est très prisé dans le secteur : le désert n'est pas si désert !
Je rejoins véronique bien vite après cet intermède de plus d'une heure qui nous laisse à présent presque esseulés avec la voiture de deux autres équipières désormais aussi perdues que nous malgré une recommandation inexploitable des occupants d'un véhicule d'organisation « retournez au Check-point précédent et recalez vos compteurs ».
Nous ne retrouverons pas le « CP » en question, les deux heures fatidiques de présence étant dépassées.
Au final, notre errance à fini par mettre sur notre route six autres équipages qui venaient grossir les rangs de ce groupe d'infortune désormais bien décidé à jouer la cohésion car la pluie (oui, oui !) tombait désormais suffisamment pour engadouiller une vaste zone et les véhicules avaient beaucoup de peine à progresser sans se « tanker », alors que le jour tombait.



nous finissons à grand peine par retrouver la piste en question et rejoindre le point de sortie parallèle à celui initialement prévu au road-book, mais après avoir partagé un esprit de groupe dans une franche rigolade bienvenue pour quelques équipages stressés à l'extrême, une page inoubliable de l'aventure viens de se créer et peu importe le classement.


escortés par le 4x4 balai de l'organisation, nous rentrons au bivouac en file indienne.
En parallèle aux derniers kilomètres à faire pour bivouaquer à Foum-Zguid, Jade, son papa et Maximilien nous rejoignent avec une voiture louée à leur sortie de l'aéroport bien décidés à continuer l'aventure après avoir laissé pour réparation en Espagne la 4L Téléthon.
Nuage de fumée, arrêt de la tête du convoi : la Fiesta de location viens d'exploser son carter moteur sur un caillou de cette piste !
Décidément, pas de chance pour nos accompagnants chers au groupe Vrally4L…
Arrivée au bivouac de nuit, nous y prendrons goût

Puis repas de la saint sylvestre avec méchoui de mouton au menu : la classe avec les couverts en plastique et le champagne dans un gobelet transparent !
Nous sommes surpris des classements qui tombent : 37èmes au « Scratch », vu les galères c'est pas si mal.
Il commence à faire bien froid mais surtout humide, pour une zone aride je suis surpris de cela.
Cyndie ne se sent pas bien, vomis à plusieurs reprises et finis en observation environ une heure dans la tente médicale : légère déshydratation.
Véronique l'accompagne, chacun passera une nuit dans sa tente respective sans souci.
Notre fatigue nous rattrape, le temps de regarder le feu d'artifice lancé pour les membres de l'aventure et se souhaiter une bonne année (nous n'avons pas plus d'inspiration pour faire un parallèle avec nos surprises du jour), nous nous couchons vers 1h00.
Je m'endors comme une masse après un peu plus de 43 heures sans dormir, au grand Dam de véronique qui aurait bien voulu ne pas avoir à dormir dans mon pantalon de pyjama, mais dans la pénombre de la tente j'ai interverti avec le sien sans m'en rendre compte.
La taille ne m'a pas choqué mais Véronique ne réussira pas à me faire émerger de mon premier sommeil !